Entendre le mot caché
La psychanalyse est une méthode de lecture de l’inconscient au travers du langage.
En inversant les lettres et les mots, le dyslexique nous offre un discours qui n’est pas celui initialement prévu. Il y a un décalage entre ce qu’il veut dire ou ce qu’il lit et, ce qui sort de sa bouche.
On constate aussi que l’erreur du dyslexique va toujours se porter sur les mêmes sons. L’enfant confond le p et b ou le c et le g etc… On peut donc en déduire qu’en buttant, de manière répétitive, sur certains mots, l’inconscient nous signale qu’il est contrarié. Il est donc approprié de s’intéresser au son que l’enfant n’a pas dit en le remplaçant par un autre c’est-à-dire le son caché.
Au conscient, rien n’apparaît si ce n’est la faute de diction mais c’est par ce biais que l’inconscient nous signale le problème qui le tourmente. Il a posé, dans le passé, un déni sur un affect ou une situation complexe pour lui et, tel un mécanisme de défense, il va tout simplement éviter de répéter ce son anxiogène. Il n’en faut pas plus à un inconscient pour bloquer les processus d’apprentissage de la lecture et de l’écriture dont le bénéfice est de préserver sa vie émotionnelle.
D’un point de vue fantasmatique, la dyslexie permet donc à l’inconscient de cacher ce qui le tourmente.
En s’attachant principalement à l’étude du discours, la psychanalyse est tout à fait appropriée à comprendre le sens caché d’une dyslexie. Dans un premier temps, le psychanalyste repère les erreurs qui compulsent, les confusions de mots ou de lettres qui reviennent régulièrement. Au vu de la lecture psychanalytique, les caractéristiques de la désorganisation du langage vont apparaître de façon plus claire de manière à déterminer le symptôme qui se cache derrière cette permutation de phonèmes.
Au fur et à mesure des séances, l’inconscient va se libérer du problème en lien avec la dyslexie et petit à petit, l’enfant s’autorisera un discours cohérent entre sa pensée et son dire. Le mécanisme de défense qui empêchait de dire sera alors tombé.
